Apprendre à faire une sauce béarnaise, un coq au vin, un gâteau quatre quarts… très bien.
Apprendre à cuisiner de manière réfléchie, large, en dialoguant, c’est mieux. Pourquoi ?
Parce que, conscients de la pression écologique qu’exerce notre alimentation sur l’environnement, nous pouvons opter pour une façon de faire la cuisine respectueuse de l’environnement… ou non !
Ainsi faire, ou apprendre à faire, un clafoutis aux fraises en mai/juin chez nous, c’est mieux que d’en faire un dessert du jour de Noël. Nos haricots d’août valent bien ceux du Kenya en hiver.
Faire la cuisine implique donc de réfléchir en amont, c’est-à-dire à la provenance des fruits, légumes, farines… Ils viennent de près ou de loin ? Avec un coût peu élevé ou très élevé en matière de transports, conservation, manutention…
La confection d’un menu mérite aussi réflexion avant d’apprendre les techniques, avant d’avoir en main casseroles, fouets, poêles,… Va t’on faire soi-même, ou réchauffer des plats préparés ailleurs, loin de la maison ?
Voilà donc deux questions posées : provenance des ingrédients et proximité de réalisation culinaire. Reste, évidemment, à réfléchir au coût de chaque menu…
Le tableau ci-dessous résume cette double interrogation.
Dans le cadre 1, on prépare chez soi un plat de crudités, en hiver, avec des tomates, des cœurs de palmier…
Dans le cadre 2, on fait chez soi compote, purée, boudin…
Dans le cadre 3, on réchauffe une paëlla.
Dans le cadre 4, on achète des frites surgelées.
N.B : Lors d’une animation, ce sont les participants qui trouvent et justifient leurs exemples.
Un dernier point reste à aborder : l’après préparation. On peut céder à la mode américaine et voir chacun se confectionner (réchauffer…) ce qu’il extrait du frigo et en manger seul devant la télévision. Ou bien, on fait du repas un moment convivial où tous sont réunis à table, se servent à tour de rôle en appréciant la présentation, attendent que tout le monde soit servi avant de commencer à manger, félicitent la personne qui a cuisiné, quittent la table quand tout le monde a fini, aident à débarrasser voire à faire la vaisselle, ensemble…
Bref, un moment de rencontre, d’échanges et pourquoi pas de partage de recettes nouvelles, bien de chez nous, pour fêter chaque jour la fraternité.
Donc, faire un atelier cuisine, c’est mettre un peu de réflexion dans la casserole, non ?
Article paru dans "Culture et Développement", mai 2008
www.cultureetdeveloppemement.be
Acheter c’est voter
Pour compléter cette lecture et vous préparer à la "cuisiner" à votre sauce, voici un éclairage utile.
Voici un livre qui outille suffisamment le lecteur pour qu’il saisisse les implications du geste de la consommation et, ce faisant, qu’il soit en mesure de faire des choix éclairés. Le message est clair : si les choix de consommation que nous faisons, en tant qu’individu, ont un impact, nous disposons donc d’un pouvoir... oui, acheter, c’est voter.
On entend souvent dire avec cynisme que « l’argent mène le monde ». Mais l’argent n’est pas le seul pouvoir économique et le présent livre porte sur un pouvoir qui est à la portée de tous : celui de contribuer par ses choix de consommation au développement d’une économie responsable.
Désireuse de partager les résultats de plusieurs années de recherches et de travail sur le terrain, Laure Waridel décortique dans cet ouvrage les rouages commerciaux qui contribuent à accroître les inégalités entre producteurs des pays du Sud et consommateurs des pays du Nord.
Acheter c’est voter : le cas du café
De Laure Waridel
Éditions Écosociété et Équiterre, Montréal, 2005, 176 pages.
Il faut lire "Acheter, c’est voter" pour ce qu’il est : un outil d’éducation au commerce équitable, par l’intermédiaire de son produit phare, le café.
Rédigé dans un grand souci de vulgarisation, dans une écriture simple et accessible, l’ouvrage retrace la complexité d’un système d’échanges internationaux inéquitable, les principes fondateurs du commerce équitable, et aborde la question de la certification de ses produits. En présentant le cas concret de la coopérative UCIRI, au Mexique, devenue avec le temps un modèle pour plusieurs autres coopératives du Sud, il permet l’intrusion dans le quotidien des travailleurs du café et facilite la compréhension des apports du commerce équitable dans le développement local.
La grande richesse de ce livre est qu’il laisse au lecteur l’entière liberté de ses choix.
Appuyé par une diversité de sources, Acheter, c’est voter fait suite aux publications antérieures de Laure Waridel, qui propose ici un outil d’éducation pour la cause dont elle est la plus sincère porte-parole. (Alexandra GILBERT)
Ce livre est un appel à l’action !
Visitez www.equiterre.org