Extrait de la préface de Philippe Meirieu
Autant dire que le « jardin d’enfance » d’Eugénie Eloy est un vrai « modèle éducatif ». Tous les enfants y deviennent « capables » d’apprendre et de grandir : non parce qu’on le décide ou qu’on s’en remet à la pensée magique ; non parce qu’on les « modèle » au gré de la volonté des adultes… Mais parce que des éducateurs prennent soin, là, des générations qui viennent. Avec compétence et générosité. Y a-t-il quelque chose de plus important ?
Notre option : habituer peu à peu les enfants, dès leur plus jeune âge, à participer aux décisions, à défendre leur point de vue, à organiser la vie sociale de la classe, à choisir ce qui leur plaît et à assumer leur choix, à communiquer leurs émotions quelles qu’elles soient, à écouter les autres, à prendre la parole pour dire ou défendre leur point de vue, à jouir des droits et devoirs inhérents à leur vie d’enfants.
La place de l’adulte est importante. C’est lui, qui est garant de l’apprentissage de la démocratie, du respect de l’autre, du droit à l’erreur aussi bien dans les apprentissages répertoriés que dans l’apprentissage de la vie sociale et dans la construction, petit à petit, de la culture de paix et de la solidarité.
Dans cette organisation centrée sur la société d’enfance, le jeu et l’expression sous toutes leurs formes sont les fondements essentiels de la construction harmonieuse des diverses personnalités.
Jeu et expression seront vécus en groupements multi-âges, hétérogènes, riches de diversités culturelles familiales et/ou ethniques, riches aussi de compétences variées où les modèles de références ne sont plus seulement les stades d’apprentissages programmés et l’adulte mais les chemins sinueux de l’expérimentation, avec l’adulte mais aussi les pairs.
(Extrait de la présentation du livre)
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