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Le « social bookmarking » : une pratique incontournable
Par Anne Delannoy
Article mis en ligne le 11 juillet 2018
dernière modification le 19 août 2018

Le Café pédagogique :

A l’heure où la profession se questionne sur la place et la mise à disposition des ressources numériques en ligne, il nous a semblé nécessaire de faire le point sur le “social bookmarking” traduit en français par partage de signets, de favoris ou de marques-pages. Cette pratique permet de sélectionner, d’archiver et de partager des ressources. Diigo, Delicious, Pearltrees mais aussi Zotero sont des exemples de plateformes internet qui permettent ces usages, certaines comme Diigo offrent de nombreuses fonctionnalités qui les rendent très complets.

Les signets sont des pages ou des sites internet que nous souhaitons enregistrer pour pouvoir y accéder ultérieurement. Contrairement aux signets classiques enregistrés dans son navigateur ou dans l’ENT, le partage de signets en ligne offre plusieurs avantages dont le nomadisme (il est possible de consulter ses signets depuis n’importe quel poste ou appareil mobile) et le partage avec un réseau professionnel. Les plateformes de gestion de signets permettent également, outre les fonctions de base de stockage et d’organisation des signets, de les indexer (tagger), les surligner, les annoter et les partager. Certaines plateformes permettent aussi une diffusion automatique (flux RSS) et une éditorialisation des signets (listes et webslides pour Diigo).

Les avantages des plateformes de social bookmarking sont multiples ; elles sont gratuites, nomades, indexées, collaboratives, interfacées aux navigateurs (l’usage en est facilité), connectées aux réseaux sociaux.

Quels usages professionnels pour le social bookmarking ?

En tant que professionnel de la veille, le professeur documentaliste est amené à consulter une quantité d’informations très conséquente. Utiliser une plateforme de stockage de signet lui permet de gagner du temps dans l’optique d’une utilisation ultérieure de la ressource. Indexer, surligner et commenter sont trois éléments essentiels qui fondent la plus value info-documentaire de cette pratique. Indexer par tag consiste à décrire la ressource et donc à catégoriser les champs de veille, surligner constitue une première étape dans la sélection de l’information et commenter la ressource entre en jeu dans la recommandation sociale de l’information. Ces éléments sont caractéristiques de la fonction de stockage mais l’autre particularité est le partage avec la constitution d’un réseau de veille. Ces plateformes fonctionnent sur le modèle des réseaux sociaux où les usagers peuvent se suivre et collaborer sur leur thématiques de veille. Travailler avec ces outils permet d’accroître la sérendipité dans les pratiques de veille mais aussi d’accéder à des ressources du web profond. Michèle Drechsler souligne dans sa thèse l’importance de l’apprentissage par les pairs en éducation et l’émergence d’une intelligence collective.

La thèse Michèle Drechsler sur le Social bookmarking en éducation

http://eduscol.education.fr[...]outils-collaboratifs-enseignement/partage-de-signets

Peut-on envisager une utilisation pédagogique de ces outils ?

Les élèves doivent régulièrement sélectionner des corpus de ressources. L’utilisation du social bookmarking peut intervenir dans la constitution de bibliothèques virtuelles de ressources. Les signets peuvent être personnels ou partagés au sein d’un groupe d’élève. L’action d’indexer et de commenter les sources facilite l’appropriation de la ressource, l’évaluation de sa pertinence et son utilisation dans la restitution du travail. Cette pratique peut aussi être envisagée dans le cadre de recherches (SVT en 3ème, TPE, etc…) mais aussi de l’épreuve d’histoire des arts afin de constituer le suivi du parcours culturel de l’élève ou dès le lycée lors de la constitution de bibliographies. Lors d’activités de recherche d’informations se déroulant sur plusieurs séances, les enseignants peuvent suivre à distance le travail de l’élève et son choix de sources, le commenter et le questionner : le travail de la validation des sources et l’évaluation de leur pertinence en est ainsi sensiblement amélioré comme le montre l’enquête de deux professeurs documentalistes de l’académie de Toulouse. Elles ont travaillé avec ces outils en lycée et réalisé un document de réflexion sur les compétences info-documentaires en jeu.

Les usages pédagogiques du social bookmarking

http://espace-cdi.ac-toulouse.fr/spip.php?article35

Utilisation de Diigo en TPE BTS par Florence Canet

http://espace-cdi.ac-toulouse.fr/spip.php?article42

Utilisation de Delicious en TPE Lycée par Emmanuelle Mariaud

http://espace-cdi.ac-toulouse.fr/spip.php?article43


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Une pratique à encourager chez les enseignants documentalistes

Les sites de social bookmarking sont donc à la fois des bibliothèques en ligne de favoris et des réseaux sociaux permettant d’effectuer et de partager une veille informationnelle. Dans le contexte actuel de généralisation des ressources en ligne, cette pratique professionnelle apparaît désormais comme incontournable. Son usage pédagogique est quant à lui novateur mais les compétences informationnelles qui en découlent le rendent pertinent.