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Entre les murs : à lire et à voir
Article mis en ligne le 29 septembre 2008
dernière modification le 5 juillet 2016

Le livre m’a passionné. Le film - Palme d’or à Canne cette année (2008) - sort en salle.

S’il suscite déjà de la grogne chez les enseignants, s’il se distancie du livre par une dramatisation ajoutée - cinéma oblige - sera sans doute un bon starter pour lancer une réflexion en profondeur sur un tas de questions qui agitent l’enseignement secondaire : des questions de société, mais aussi pédagogiques, comme le souligne philippe Meirieu, en mettant en garde pour ne pas qu’on oublie cet aspect essentiel, se laissant emporter dans les polémiques périphériques sur la violence à l’école, laxisme ou autoritarisme et autres sujets à la mode.

Voici ce qu’en dit Philippe Meirieu.

M. S.

A écouter aussi un interview de l’auteur du livre par Philippe Meirieu : voici le lien vers la séquence audio de l’interview.

Entre les murs : un film en dehors de l’École

Philippe Meirieu

Un livre particulièrement intéressant

Je fais partie de ceux qui ont aimé le livre de François Bégaudeau "Entre les
murs". L’ouvrage est, en effet, une véritable oeuvre littéraire avec un travail
particulièrement intéressant sur le langage : on y ressent une grande jouissance de lecture due, de toute évidence, à l’usage d’une langue métissée qui jaillit, à chaque ligne, avec une fantastique liberté. Le roman parvient à créer ainsi un univers d’une rare puissance, il a un vrai pouvoir évocateur, ce pouvoir qu’ont quelques oeuvres de « créer un monde » et de nous y projeter. On y trouve aussi un humour « sur la lame du rasoir » : le lecteur est ainsi placé dans une ambivalence qui suscite, en permanence, chez lui l’étonnement. Cet étonnement constant est un des grands mérites du livre : il permet la réflexion et la mise à distance. Le héros-narrateur autorise ainsi une multitude de postures à son égard : de l’attendrissement à la colère, de l’inquiétude à la révolte. Ce livre se donne donc, d’abord, comme un « texte » – c’est-à-dire un discours dont la matière première est le langage – avec lequel on peut dialoguer et se mettre en jeu… En un mot, c’est de la littérature.
Bien sûr, on peut aussi interroger cet ouvrage avec un regard pédagogique.

La chose est, d’ailleurs, d’autant plus aisée que le narrateur laisse entendre sa
grande difficulté à mettre en cohérence ses idéaux et ses actes.
LIRE LA SUITE : dans le document ci-joint